Le Chat des Forêts Norvégiennes

Le Norvégien aussi appelé Skogkatt (= Chat des bois), Norsk skogkatt ou Norwegian forest cat (= Chat des Forêts Norvégiennes) est un magnifique et robuste chat à l’histoire fascinante.

La petite histoire du Chat des Forêts Norvégiennes

Dans les contes de fées et la mythologie nordique interviennent souvent des grands chats probablement des Skogkatt.

On raconte que ceux sont les Vikings qui ramenèrent des chats du Moyen-Orient afin de protéger leurs greniers et saloirs contre les rongeurs. Les chats des forêts Norvégiennes seraient donc leur descendant qui se seraient adaptés aux conditions climatiques rudes de l’extrême nord de l’Europe.

Des légendes locales racontaient l’histoire d’un chat troll ou chat-fée, grand et très fort avec une queue hérissée, qui vivait dans les forêts de Norvège. Ce chat chassait le gibier aussi bien grand que petit. Ce chat protecteur avait aussi la capacité d’aider les gens à se tirer de mauvaises postures en le montrant la sortie de la forêt ou en les protégeant des prédateurs, à condition de recevoir quelque chose en retour. C’est depuis l’ère viking que les contes nordiques sur les dieux mentionnent ce chat troll. Il impressionnait d’ailleurs Thor, le dieu du tonnerre dans la mythologie nordique, par son incapacité à soulever ce chat tellement il était lourd. Un jour, lors d’un voyage, Thor trouva deux gros chatons et leur père, Bayun le chat magique, devenu père célibataire. Il demanda alors à Thor s’il pouvait emmener les chatons avec lui. Ce que fit Thor. Il les donna à la femme d’Odin, Freya, la déesse de la guerre et de l’amour. Les chatons grandirent et devinrent de grosses bêtes capables de tirer le char de Freya lorsqu’elle était en voyage.

Le chat troll est devenu le chat des forêts norvégiennes grâce à Gabriel Scott, un écrivain écossait qui vivait dans le sud de la Norvège, qui aimait beaucoup les chats. En 1912, il écrivit l’histoire de « Silver Fax qui a parcouru le monde », l’histoire d’un chat grand et fort à poils long avec une queue ébouriffée qui a grandi en Norvège. Il est possible que ce chat des forêts soit à l’origine du Main Coon. En effet Leif Erikson, un explorateur Islandais, aurait réussi à en capturer quelques-uns avec l’autorisation du roi Olav Tryggvason afin de les installer sur ses drakkars pour protéger ses vivres contre les rats et les souris. Ce navigateur, probablement le premier européen, à avoir découvert l’Amérique du nord, devait partir pour un long périple de 3 à 4 mois jusqu’en Amérique. Leif Erikson, des Vikings, des esclaves et ses Chats des Forêts Norvégiennes débarquèrent en l’an 1002 dans la région de Boston, là où le Maine Coon serait né.

L'origine du Norvégien

Selon des études comparatives avec d’autres chats sauvages européens, le Chat des Forêts Norvégiennes n’est pas étroitement lié à ceux-ci, notamment du fait du type et de la structure de leurs fourrures qui sont différentes et uniques à cette race.

C’est vers l’an 500, après la mort d’Attila roi des Huns et la dissolution du royaume, que certains groupes ethniques ont migré d’Europe centrale et orientale vers la Scandinavie. Dans leur entourage, il y avait des chats non domestiqués, chasseurs de souris, indispensables dans la lutte contre les rongeurs. Bien que non domestiqué, et non dépendant des humains, ces chats trouvaient de la nourriture, là où se trouvaient les humains et les humains les voulaient prêts d’eux pour attraper rats et souris. En cours de route, certains d’entre eux ont trouvé un nouveau de terrain de chasse dans la forêt et les montagnes. Quelques-uns ont suivi les humains jusque dans les pays nordiques, mais dans ses régions très rudes, seuls les plus forts et les plus résistants ont survécu au climat scandinave et ont su s’adapter et se développer.

Pour survivre, ce chat a du développé un pelage distinctif, lui permettant de se protéger de la neige, de la glace, du vent, de la pluie et du soleil. Il devait aussi lui permettre de se camoufler contre les chasseurs et les prédateurs. Il a également dû adapter ses caractéristiques physiques en gagnant en taille et en muscle afin de pouvoir chasser aussi bien sur le sol de la forêt, que sur la roche et dans les arbres, hiver comme été, mais aussi pour se défendre contre divers prédateurs tel que les renards, les loups mais aussi l’humain. C’est grâce à des siècles de développement que le Norvégien a su relever ses défis.

La reconnaissance de la race

C’est en Norvège dans les années 30 que l’approbation de cette race a commencé à être discutée. Mais la guerre y mit fin. Dans les années 50-60, les discussions reprirent. En 1963, la NRR, l’association national des clubs norvégiens de chats de race, fut fondé.  Son président Carl-Fredrick Nordane fit d’une priorité la reconnaissance du Norsk Skogkatt. Les membres du conseil d’élevage de l’époque sont alors allés chez Else et Egil Nylund à Oslo pour voir 2 chatons, dont un très beau roux dont ils avaient entendu parler. Mais arrivée là-bas c’est Pan’s Truls qu’ils remarquèrent, un jeune mâle brown mackerel tabby et blanc, ce magnifique spécimen devient le 1er prototype de la race des Chats des Forêts Norvégiennes. Il fut d’ailleurs le premier à obtenir son pedigree en 1976. C’est en 1975 que le Norsk Skogkattring, le cercle des Chats des bois Norvégiens, est fondé, et en 1976, le Nork Skogkatt est provisoirement reconnu. En novembre 1977, lors de l’Assemblé générale de la FIFé (Fédération Internationale Féline) à Paris, Carl-Fredrick Nordane et Arvid Engh s’y rendirent en tant que représentant de la NRR pour présenter des photos de Truls et d’autres Norvégiens prises par Tom B. Jensen, ce qui permis de faire reconnaitre le standard du Skogkatt. Lors du tout premier championnat du monde organisé par la FIFé qui a eu lieu à Munich en 1991, le vainqueur fût un Chat des Forêts Norvégiennes nommé Flatlands Bjørnstjerne.

Le standard

La tête est de taille moyenne formant un triangle équilatéral de face, de profil le dessus de la tête et le front sont légèrement arrondis avec un nez droit. La mâchoire est forte et large, le menton est ferme. Ses yeux sont grands, légèrement en amande placés de façon oblique, cela donne au chat une expression alerte et éveillée. Les oreilles sont grandes à la base et haute afin de capter tous les sons sous tous les angles. Elles sont aussi pourvues de touffe de poils à l’intérieure jusqu’au coin externe et parfois sur la pointe (lynx tips ou plumets) afin de se protéger du vent qui pourrait entrer dans leurs oreilles.

Le corps est long, puissant et massif avec une ossature robuste.

Les pattes du Skogkatt sont hautes et musclées avec une ossature solide. Les pieds se sont développés tel des « raquettes à neige », des poils autour des coussinets et entre les doigts.

Toutes les extrémités du Norvégien sont arrondies pour ne pas qu’elles gèlent facilement, la queue est longue et hirsute afin de s’enrouler autour du corps pour garder la chaleur lors de temps froids.

La fourrure du Chat des Forêts Norvégienne présente un sous-poil laineux et aéré, permettant de le garder au chaud en hiver et au frais en été, et un pelage supérieur composé de poils plus épais mais aussi soyeux. Le pelage est plus léger en été et plus long et plus épais en hiver. Ils ont une collerette en forme de coeur au niveau de l’encolure et une culotte au niveau de leurs pattes arrière. Ce pelage se décline en beaucoup de couleur naturelle afin de leurs permettre de se camoufler aisément dans la forêt de Norvège. Il a aussi sa propre couleur, l’ambre qui est une couleur rouge-doré chaude.

Le comportement

Le Norvégien est un chat fier et très joueur et curieux mais absolument pas agressif et se laisse généralement approcher sans difficultés. Comme beaucoup de grand chat, il a un tempérament plutôt placide et doux. Il est très facile à vivre, il s’épanouit avec sa famille et dans la nature. Mais il est aussi tout à fait adapté à la vie en appartement.

Les maladies génétiques

La glycogénose de type IV (GSDIV) est une anomalie du métabolisme du glucose qui entraine l’accumulation d’une forme anormale de glycogène dans l’organisme. Elle se traduit habituellement par de la mortalité néonatale, plus rarement les chatons peuvent vivre jusqu’à 5 mois. Mais cette maladie conduit rapidement à des dégénérescences neuro-musculaire, des atrophies musculaires, des défaillances cardiaques et à la mort de l’animal généralement avant 15 mois.
Il existe un test ADN à effectuer sur les reproducteurs afin de vérifier qu’ils ne présentent pas la mutation génétique, ils ont alors les gênes normaux N/N.

La déficience en pyruvate kinase (PKDef) se traduit par l’absence de l’enzyme pyruvate kinase ce qui entraine une destruction précoce des globules rouges et conduit à une anémie plus ou moins grave selon les individus. Elle se traduit par une léthargie, de la diarrhée, les muqueuse pâle, la perte d’appétit, la perte de poids, une jaunisse, et des troubles du comportement alimentaire.
Il existe un test ADN à effectuer sur les reproducteurs afin de vérifier qu’ils ne présentent pas la mutation génétique, ils ont alors les gênes normaux N/N.

La cardiomyopathie hypertrophique (HCM) est la forme la plus courante de maladie cardiaque chez le chat. Elle est caractérisée par l’épaississement du muscle cardiaque. Elle se traduit par un souffle cardiaque, des arythmies cardiaques, des difficultés respiratoires, une intolérance à l’exercice et à une fatigabilité.
Les reproducteurs doivent subir un examen cardiaque tous les deux ans à partir d’1 an. Les chats présentant cette maladie devront être retirés de la reproduction. Même si chez certaines races, il existe un test ADN, il ne permet de détecter qu’une forme d’HCM, or il en existe plusieurs, les échographies cardiaques restent donc indispensables.

La polykystose rénale (PKD) est une maladie qui se caractérise par la présence de kyste sur les reins empêchant les reins de fonctionner normalement, elle conduit à une insuffisance rénale. Cette maladie se traduit par un chat qui boit et urine plus, une perte d’appétit, une perte de poids, une léthargie, etc.
Il existe un test ADN mais uniquement pour les races apparentées ou croisées au Persan, ce qui n’est pas le cas du Norvégien. Pour dépister cette maladie, il faut faire régulièrement (en même temps que pour l’HCM) des échographies rénales afin de retirer de la reproduction les sujets qui présenteraient des kystes.

La dysplasie de la hanche est une malformation de la cavité articulaire qui augmente le risque d’arthrose. 

Sources

Le traité rustica du chat, Patrick Pageat, Rustica éditions
Le Norvégien, Christiane Sacase, Artémis éditions
http://norskskogkatt.leschatteries.com/leur_histoire.html
NFO historie på Norsk med bilder 2021 dans http://www.norskskogkattring.no/
https://www.loof.asso.fr/races/desc_race.php
https://www.antagene.com/fr
https://www.genimal.com/fr/

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