Le Chat des Forêts Sibériennes

Le Sibérien aussi appelé Chat des Forêts de Sibérie ou Chat des Forêts Sibériennes, encore parfois appelé Moscow semi-longhair ou Russian Longhair est un grand chat puissant venu de Russie. Il peuple la Russie depuis des centaines voire des milliers d’années. La variété colorpoint est appelé Neva Masquerade.

La petite histoire du Chat des Forêts de Sibérie

Selon la légende, le Sibérien serait issu des chats sauvages de la forêt de la Taiga. Au Moyen-âge, il gardait les monastères de Sibérie. Mais contrairement au Norvégien qui est le personnage principal de nombreuses légendes, le Sibérien est le protagoniste d’un faible nombre de légendes sur lesquelles on trouve bien peu d’informations.

L'origine du Sibérien

Le Chat des Forêts de Sibérie, est une race indigène très ancienne, la première référence littéraire connue date des environs de l’an 1000. Il serait arrivé en Russie grâce à des routes commerciales telles que la route des Varègues (les Vickings) aux Iles Grecques qui reliait la Scandinavie à l’Empire Byzantin ou encore par la route de la soie qui reliait l’Asie à l’Europe. Néanmoins, pour l’instant, l’exactitude de son origine n’a pas encore été déterminée. Le chat Sibérien dont les ancêtres venaient probablement d’Asie Mineure, sont certainement communs à d’autres races tel que l’Angora ou le Persan. Ces chats venus d’Asie Mineure se sont probablement croisés avec des chats des steppes et des forêts, pour donner le Sibérien. Le croisement de chat domestique avec le chat sauvage local (felis sylvestris) des Mont Oural, des monts du Caucase et des plateaux de Sibérie serait donc à l’origine du Sibérien. D’ailleurs, les actuels chats sauvages de Transcaucasie (felis sylvestris caucasica, cf. photo ci-dessous) ont l’apparence de nos Sibériens. Il se pourrait même que la mutation « poils-long » de toutes les races aient pour origines les chats Russes.

La reconnaissance de la race

Dans les années 1870, lors des premières expositions félines, le Sibérien est représenté. Notamment en 1884 à l’exposition féline se déroulant au Madison Square Garden à New York. En 1889 Harrison Weir (1824-1906, éleveur félin, peintre, illustrateur et écrivain anglais, organisateur de la première exposition féline en 1871 au Crystal Palace) fait référence à ce majestueux chat qu’est le Sibérien dans son livre « Our cats and all about them », on peut y lire qu’« il diffère de l’Angora et du Persan à bien des égards. Il était plus grand dans le corps et avait des pattes plus courtes. La crinière ou collerette était très grande, longue et dense, et plutôt de texture laineuse, avec des poils grossiers parmi elle […] Les yeux étaient grands et proéminents, […], les oreilles grandes en comparaison, avec de petites touffes, pleines de longs poils laineux, les membres gros et courts, la queue étant très différente, car courte, très laineuse et épaisse couverte de poils de même longueur depuis la base jusqu’à la pointe. » En 1898, c’est John Jennings qui y fait référence dans son livre « Domestic and fancy cat ». C’est en 1900 dans le livre « Concerning cats » d’Helen Winslow (1851-1938, éditrice, rédactrice, journaliste et auteur américaine) que l’on peut voir la première photo d’un Sibérien.

Pour mettre un terme à la période où la possession d’un animal de compagnie était interdite en Russie, la création de la race devint indispensable et notamment pour entrer dans le monde de la félinotechnie internationale. Le premier standard du Chat des Forêts de Sibérie fut créé par le Kotofey Cat Club de Moscou en utilisant 2 chats comme modèle : Mars et Roman. Ils font notamment partis des chats ayant servi à la fondation de la race, on peut donc le retrouver dans les pedigrees de nombreux Sibériens.

Jusque dans les années 1990, le Chat de Sibérie était considéré comme un chat de ferme, robuste et agile. Apprécié par les paysans russes pour ses compétences de dératiseur mais aussi de chat de garde (il grogne lorsqu’il est confronté à un intrus). C’est donc en 1990 que le Sibérien fut reconnu par la SFF (Fédération soviétique de félinologie) et peu de temps après la WCF. Il est reconnu officiellement en 1997 par les instances internationales.

Le standard

Faisant partie du groupe des « Grands chats naturels », comme le Maine Coon, le Norvégien ou le Turc de Van, le Sibérien se distingue par sa tête courte et large au contour arrondi en forme de trapèze inversé. Il a des pommettes, ni saillantes, ni proéminentes. Son crane est large et plutôt plat. Son front est large et légèrement arrondi, la ligne entre le front et le nez est légèrement concave. Le nez est plutôt court et plat. Son museau est rond et fort, sans pinch. Le menton n’est pas proéminant. Les moustaches doivent être longues et épaisses. Avec de grands yeux presque ronds, bien espacés et implantés légèrement en biais, les oreilles sont de taille moyenne, large à la base et légèrement pointées vers l’avant. Leur extrémité est arrondie, l’intérieur est empli de poils abondants, idéalement, elles sont surmontées de plumets.

Le Sibérien est un chat puissant avec une encolure courte mais musclée, son corps est massif, lourd et musclé, en tonneau, un arrière train solide, lui permettant de sauter exceptionnellement haut. Sa croissance se termine assez tard, entre 3 et 5 ans. Le Chat de Sibérie a des pattes de hauteur moyenne, robustes, musclées avec une puissante ossature lui permettant de soutenir son corps. Il a de grands pieds ronds avec des touffes de poils interdigitales.

La queue du Chat des Forêts Sibérienne est épaisse à la base avec un bout arrondi, elle n’est pas très longue.

La fourrure du Sibérien est mi-longue à longue composée d’un poil de garde, un poil de jarre et un sous-poils. Les poils sont brillants et imperméables. En été le sous-poil est court, et plus dense, long et épais en hiver. Sur les pattes, les poils restent courts. L’hiver le pelage est plus long avec une toison, un jabot, une collerette, une culotte et une queue bien fournies. Leur poil épais est conçu pour résister à des conditions climatiques extrêmes.

Le comportement

Bien que puissant et très fort, le Sibérien est un chat très doux, joueur et câlin. C’est aussi un chat très intelligent qui sait résoudre des problèmes. C’est un chat qui apprend vite et sera donc facile à éduquer. Affectueux et calme, le Sibérien peut s’accommoder de tout type d’environnement, appartement ou maison, avec accès à un extérieur (sécurisé bien sûr !) ou sans accès à l’extérieur, à partir du moment où il a un humain qui saura lui donner beaucoup d’amour. Les Chats des Forêts de Sibérie sont des chats très proches de leurs humains, qu’ils adorent. C’est un chat, il est donc indépendant mais a besoin, comme tout chat, d’un peu de compagnie et d’attention de son humain. Le Sibérien peut être bavard, avec un miaulement doux, il sera vous faire comprendre ce dont il a envie.

La particularité du Sibérien

Le Sibérien est réputé pour être une des races de chats hypoallergéniques, en effet, c’est chez le Sibérien que l’on retrouve les individus les plus hypoallergéniques. Le Fel D1 est l’allergène majeur chez le chat, c’est-à-dire que c’est celui qui provoque le plus de réaction chez les personnes allergiques aux chats. Cette protéine sécrétée par la salive, les glandes sébacés mais aussi les glandes anales, est un inducteur important de l’asthme. Les chats hypoallergéniques sécrètent moins de Fel D1 que les chats normaux. Chez les Sibériens, 50 % de la population serait hypo sécrétrice (≠ asécrétrice, qui ne sécrètent pas) et 15 % seulement, sécrèterait cette protéine à dose extrêmement faible. Les chats anti-allergènes n’existent pas, tous les chats excrètent des allergènes mais en plus ou moins faible quantité.

En cas d’allergie, il est important de tester vos réactions avec votre futur compagnon de vie pour voir si vous êtes compatible (au niveau de la sécrétion d’allergène). Des mesures devront aussi être prises au quotidien pour réduire la quantité d’allergène présente. Pour diminuer la présence d’allergène de 45 % dans l’air, il faut baigner son chat toutes les semaines, attention à bien utiliser un shampoing spécial chat. Lorsque vous brossez votre chat, vous pouvez passer un gant de toilette humide sur son pelage afin de limiter la dispersion d’allergène dans l’air lors du toilettage. Il existe aussi des sprays anti-allergène à vaporiser avant le toilettage et sur les zones de couchage du chat permettant aussi de diminuer la quantité d’allergène dispersée dans l’air. Idéalement, il faudrait aussi laver toutes les semaines les plaids, coussins, sur lesquels le chat dort afin d’éliminer les allergènes présents sur ces supports. Il faut aussi aérer quotidiennement le logement. Il faut faire les poussières et aspirer (avec un aspirateur disposant d’un filtre HEPA) tous les jours pour ramasser les poils morts sur lesquels il y a des allergènes. Vous pouvez aussi investir dans un purificateur d’air avec filtre HEPA qui diminue la charge d’allergène et de poussière présentes dans l’air. En cas de grosse allergie, il est préférable de refuser la chambre à votre chat. Dans tous les cas, si vous êtes allergique au chat, il est préférable de discuter de votre projet d’adoption avec votre allergologue ! 

Les maladies génétiques

La déficience en pyruvate kinase (PKDef) se traduit par l’absence de l’enzyme pyruvate kinase ce qui entraine une destruction précoce des globules rouges et conduit à une anémie plus ou moins grave selon les individus. Elle se traduit par une léthargie, de la diarrhée, les muqueuses pâles, la perte d’appétit, la perte de poids, une jaunisse, et des troubles du comportement alimentaire.

Il existe un test ADN à effectuer sur les reproducteurs afin de vérifier qu’ils ne présentent pas la mutation génétique, ils ont alors les gênes normaux N/N.

La cardiomyopathie hypertrophique (HCM) est la forme la plus courante de maladie cardiaque chez le chat. Elle est caractérisée par l’épaississement du muscle cardiaque. Elle se traduit par un souffle cardiaque, des arythmies cardiaques, des difficultés respiratoires, une intolérance à l’exercice et à une fatigabilité.

Les reproducteurs doivent subir un examen cardiaque tous les deux ans à partir d’1 an. Les chats présentant cette maladie devront être retirés de la reproduction. Même si chez certaines races, il existe un test ADN, il ne permet de détecter qu’une forme d’HCM, or il en existe plusieurs, les échographies cardiaques restent donc indispensables.

La polykystose rénale (PKD) est une maladie qui se caractérise par la présence de kystes sur les reins empêchant les reins de fonctionner normalement, elle conduit à une insuffisance rénale. Cette maladie se traduit par un chat qui boit et urine plus, une perte d’appétit, une perte de poids, une léthargie, etc.

Il existe un test ADN mais uniquement pour les races apparentées ou croisées au Persan, ce qui n’est pas le cas du Sibérien. Pour dépister cette maladie, il faut faire régulièrement (en même temps que pour l’HCM) des échographies rénales afin de retirer de la reproduction les sujets qui présenteraient des kystes.

La dysplasie de la hanche est une malformation de la cavité articulaire qui augmente le risque d’arthrose.

Sources

Le traité rustica du chat, Patrick Pageat, Rustica éditions,
https://www.loof.asso.fr/races/desc_race.php
https://www.antagene.com/fr
https://www.genimal.com/fr/
https://casib.fr/index.php/le-siberien/standards-du-siberien/standard-tica
Our cats and all of them, Harrison Weir, 1889
LE CHAT SIBÉRIEN – L’histoire de l’amour et de la reconnaissance publique, par le Dr Irina Sadovnikova, WCF Int. Juge toutes races.https://www.loof.asso.fr/races/desc_race.php?id_race=51
https://www.fff-asso.fr/race/siberien/
Do hypoallergenic cats exist? – Determination of major cat allergen Fel d 1 production in normal and hypoallergenic cat breeds, Julia Satorina, Krisztina Szalai, Anna Willensdorfer, Nadine Mothes-Luksch, Anna Lukschal,Erika Jensen-Jarolim, From 5th International Symposium on Molecular Allergology (ISMA 2013) Vienna, Austria. 6-7 December 2013

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